Lieux et monuments

Église Notre-Dame-de-l’Assomption d’Argilliers

L’année 1869, sous Napoléon III, l’ensemble des villageois réside au hameau de Boisset (haut du village).
La chapelle du Château de Castille, trop exiguë, se trouve à plus de 1200m et le chemin qui y mène est parfois impraticable pendant les intempéries de l’hiver.
Monseigneur l’Évêque ayant donné son accord par sa lettre du 2 septembre 1867, la construction de l’église commence donc. La commune décide de financer les frais de devis, plans élaborés par Aimé Bègue, architecte à Uzès et ceux de la construction de l’église avec son presbytère dont l’entrepreneur est Jean-Baptiste Rivarel.
La nouvelle église est bénie par Monseigneur Plantier, évêque de Nîmes, le 17 octobre 1869. Édifiée sur un terrain appelé “Lou Moutas”, donné par une famille du hameau de Boisset, la nouvelle église de style roman est de taille modeste, mais a tout d’une grande.

Elle se compose:
D’une abside avec un maître-autel en marbre, au-dessus duquel on peut admirer une fresque représentant 2 glaives croisés dont l’un portant l’éponge imbibée d’eau vinaigrée, instruments de la Passion.
De deux chapelles latérales, celle de gauche dédiée à Joseph, celle de droite à Marie.
Elle est également pourvue de deux sacristies, d’une chaire, d’un confessionnal, de fonds baptismaux, d’une tribune et d’un clocher.
La tribune, destinée au Baron et à son épouse, n’aurait jamais été utilisée car la légende veut que la Baronne, compte-tenu de l’ampleur de sa crinoline, ait été dans l’impossibilité de gravir l’étroit escalier…….

Il est probable que la cloche provienne de la chapelle St Louis attenante au Château de Castille. Elle a été fondue aux frais de la commune à Avignon et pèse 3 quintaux et demi.

 

Mairie
Construction d’une école mixte au hameau de Boisset : 1845-1881, actuellement Mairie d’Argilliers.
La mairie se trouve implantée face à l’église le long de la Route Départementale 6 bis qui traverse le village.

Bâtiment de plan rectangulaire à élévations ordonnancées identiques face sud et nord. La façade principale est l’élévation nord. Le bâtiment à deux niveaux possède un escalier de distribution intérieur.
Il est couvert par une toiture à deux pans terminée par deux rangs de génoises.
Deux cours se trouvent à l’avant et à l’arrière du bâtiment. La clôture de la cour avant a été supprimée mais on en devine le tracé. Deux piles en pierre de
taille du portail sont encore en place. Côté ouest de la mairie on trouve un petit bâtiment à toit plat.

Pont de Bornègre, partie de l’Aqueduc de Nîmes
Le pont de Bornègre est une construction de l’Antiquité romaine, situé entre Saint-Maximin et Argilliers. Ce pont-aqueduc est l’un des éléments de l’aqueduc de Nîmes. Il franchit le ruisseau le Bornègre, cours d’eau de 4,7 km, affluent de l’Alzon.

La construction d’un pont dans l’alignement de l’aqueduc n’a pas été retenue car l’ouvrage aurait mesuré 300 m de longueur. Le contournement total du vallon n’a pas été choisi non plus, à cause de l’existence d’une exsurgence intermittente à très fort débit : 2000 à 5000 L d’eau par seconde (cf. le gouffre). Une solution intermédiaire a été adoptée : un pont de 20 à 25 mètres de long, composé de trois arches.

« Trois arches supportaient l’aqueduc aujourd’hui disparu. Seule l’arche
centrale est dégagée. L’arche d’aval (côté Argilliers) est bouchée par des détritus terreux : graviers, glaise et branchages amalgamés tel un torchis. L’arche d’amont (coté Saint-Maximin) est colmatée par des concrétions qui résultent des piqûres pratiquées à partir des troisième ou quatrième siècles quand l’aqueduc ne fonctionnait plus normalement ». L’eau n’allait plus jusqu’à Nîmes, on la récupérait pour arroser les cultures le long de l’aqueduc. Les piliers en amont sont protégés par des avant-becs en grand appareil, puissants, triangulaires, capables de résister aux chocs des grosses pierres transportées par le torrent en crue.

Depuis le haut Moyen Âge, le pont de Bornègre ne remplit plus sa fonction première. L’aqueduc démonté, les hommes récupérèrent les pierres et les réutilisèrent pour la construction des maisons. Le vieux pont sur ses trois arches devint un moyen de passage. On l’empruntait pour franchir le torrent. Le tablier est creusé profondément par les pas des chevaux, par le cerclage en fer des roues de charrettes.
Sur le bord, des mortaises mises à nu favorisaient la liaison des grosses pierres de construction. Il y a quelques timides graffitis. S’agirait-il de signes compagnonniques ?
Dans le ruisseau, en aval de l’ouvrage, quelques pierres de l’aqueduc soutiennent la berge. Bornègre est un pont à l’abandon.
Vidéo de Michel Bonnefoy du Gouffre de Bornègre.

Le Château de Castille, son parc et la Chapelle Saint-Louis
Bastide fortifiée au XIV ème siècle pour faire face aux menaces des routiers, le château d’Argilliers doit son allure actuelle à Gabriel-Joseph de Froment, troisième baron de Castille. Né à Uzès en 1747, de Froment était de petite noblesse. Il fut page de Louis XV, devint officier des Gardes françaises, puis lieutenant du roi pour Uzès. En 1783, il épousa Épiphanie Dulong, une Uzétienne. Il hérita du château et commença les travaux qui devaient transformer cette vieille demeure. Gabriel rapportait le goût des colonnes de son voyage en Italie et de son séjour parisien à l’hôtel de Rohan. Il en orna systématiquement le château et son environnement (parc, terres, cimetière) d’une cinquantaine de colonnes. La grande colonnade elliptique fut terminée en 1805. Jusqu’à sa mort il ne cessa d’agrémenter son parc de petits monuments commémorant les évènements marquants de sa vie.
Le baron veuf épousa Hermine princesse de Rohan. Les blasons qui ornent la façade du château et le monogramme “C.R.” (Castille-Rohan) qui marque de nombreux chapiteaux, en gardent le témoignage.
A la mort de son fils, en 1876, le château revint à sa sœur Charlotte. Sa famille quitta, en 1926, le domaine qui resta à l’abandon jusqu’en 1950, date à laquelle M. Cooper, critique d’art britannique le racheta et le releva de ses ruines.
A cette époque bien des artistes célèbres y furent reçus : Picasso, Léger, Braque, Cocteau, Luis Mariano entre autres. Une fresque gigantesque dessinée par Picasso garnit le panneau principal du mur d’une loggia.
Le château et le parc ne sont pas ouverts au public.
En revanche, vous pouvez vous promener autour du parc. Du bord de la route, vous pouvez voir la Chapelle Saint-Louis et un pavillon à colonnes. En traversant la route, vous pouvez voir le cimetière . Deux panneaux explicatifs précèdent l’arche de la porte et derrière on voit la puissante colonnade du tombeau d’Herminie ainsi que le monument à trois colonnes à la mémoire d’Édouard, fils du baron, mort à 19 ans à la bataille d’Essling. En longeant le château à droite par la route allant vers Argilliers, vous verrez sur la droite le Pigeonnier. Plus loin en direction d’Argilliers, se trouve l’Arc de la Restauration.
Enfin, le long de la départementale, on voit quatre bornes qui marquaient les étapes de la vie du Baron.

Maquettes de Fabriques du Baron de Castille

L’Obélisque de la Grande Armée et la Colonne funéraires ont été déplacés dans le Val d’Oise à Nointel , vers 1932. On les voit très facilement des allées du parc incorporées au domaine public.
Enfin, sur la Côte d’Azur, une fabrique, le Puits de la Ferme, se trouve incorporée au domaine des trois moulins de la Valmasque  à Valbonne.

Parc à Fabriques du Baron de Castille

Étude préalable à la restauration des fabriques du parc de Castille

Étude du petit patrimoine coordonnée par le Pays Uzège Pont du Gard

Le Chemin Urbain V passe par Argilliers, autrefois sous la garde du Baron de Castille.